Toutes les compagnies qui devaient venir sont venues », expliquaient Nathalie Garraud et Olivier Saccomano en conférence de presse fin mai. Malgré la coupure du confinement, le théâtre est resté actif ; les compagnies ont répété leur spectacle et la mobilisation des étudiants – qui se poursuit – a été « l’occasion d’un dialogue ». À cette époque de l’année, normalement, le théâtre de Grammont ferme. Mais dans le contexte de la crise sanitaire, l’envie de renouer avec le public s’est révélée indispensable. Un réapprentissage en quelque sorte : « comment refaire hospitalité ? » se sont interrogés les deux dirigeants du centre dramatique national. « De la manière la plus douce possible », proposent-ils ainsi.

« Faire, voir, écouter »
Jusqu’à fin juillet, sous les arbres du domaine, dans ses recoins méconnus, une riche programmation se poursuit donc, selon le triptyque « faire, voir, écouter », une démarche d’échange et de partage chère à Nathalie Garraud et Olivier Saccomano. Concrètement, des visites du théâtre et des ateliers gratuits tout public (scénographie, marionnettes, écritures…), des spectacles dans les cours et entre tous les interstices du domaine. Une guinguette centrale est chargée de rendre « digne et doux » cet accueil.
Un Hamlet de moins a ouvert logiquement le programme et sera visible jusqu’au 26 juin, 20h. Le spectacle conçu par Nathalie Garraud et Olivier Saccomano, d’après Shakespeare, s’intéresse aux jeunes gens « coincés dans leurs rôles » dans Hamlet, et qui ne vieillissent pas, malgré leurs 420 années. L’œuvre du Maître anglais est ainsi « défaite », revisitée selon le regard contemporain de cette réécriture (O. Saccomano) et de la mise en scène (N. Garraud).

Jusqu’au 24 juillet
Pour les autres spectacles, non pas issus d’un recyclage de la saison 2020/21 avortée, mais programmés tout spécialement, on peut s’attendre à de très bons moments.
Aguets, partition pour un cirque ensauvagé, de Daniel Jeanneteau avec l’Académie Fratellini (1/07,19h et 2/07, 14h) et les trois courtes pièces Définition de l’œuvre d’art comme acte de confiance aux spectateurs, La Construction du vide, et Lancés de chutes, de Camille Boitel (dans la même soirée les 15, 16 et 17 juillet à 20h), où l’on aime de façon profonde ce qui rate, la poésie de la chute ou encore les tas et les ressorts… semblent en effet augurés d’instants précieux !
Pour le jeune public, dès 13 ans, deux spectacles pourront nous ravir avec eux : Essai sur le désordre entre générations de Marion Aubert (16>20 juin, 19h) et L’Arrivée de mon pantalon dans le port de Hambourg d’Alain Béhar (3, 4, 6, 7, 8 juillet, 19 h).
Quatre autres spectacles complètent cette programmation estivale exceptionnelle : Au milieu du désordre de Pierre Meunier (20 et 21 juillet à 20 h), Buffet à vif de Marguerite Bordat, Raphaël Cottin et Pierre Meunier, (22, 23, 24 juillet à 20 h), Surexpositions (Patrick Dewaere) de Marion Aubert, mise en scène de Marion Guerrero (29, 30 à 20 h) et, enfin, Baal de Bertolt Brecht, mise en scène de Nathalie Garraud ( 8, 9 juillet à 20h). Sans oublier la soirée de clôture, le 24 juillet !
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