C’est important : « Et puis surtout : on n’est pas né pour se faire chier. » David Evrard annonce la couleur. L’artiste belge natif de Bruxelles, également professeur, auteur et instigateur du festival Magma, a le propos direct. Sa parole percute comme un bélier qui serait lancé contre une porte fermée sur l’horizon. Si Magma s’inscrivait cette année au programme de la Maison des Arts Georges et Claude Pompidou (MAGCP) à Cajarc, le festival trouve un écho particulier dans le contexte actuel.

Tectonique des arts
À l’heure où l’urgence fait État et dicte des restrictions au faire ensemble, l’événement ouvre une faille libératrice aux artistes et au public qui participent à l’expérience, au point de faire (vivre) une proposition esthétique où la dynamique collective participe du radical de chacun. « Avec cette proposition d’exposition/festival sur un territoire assez étendu, dans des paysages multiples, nourris de complexités, on veut de l’interaction avec les personnes concernées, avec l’environnement, avec les fictions que l’on peut vouloir distiller, et toucher, un peu toutes, beaucoup chacun, beaucoup chacune », résume Lola Barrett, artiste française installée à Bruxelles et coordinatrice générale de Magma.

Western social, expérience esthétique
À l’initiative de David Evrard, qui conçoit son rôle de professeur comme une aventure artistique intégrale avec eux, la trentaine de jeunes artistes se retrouve lors de résidences successives sur trois sites en Occitanie pour partager des moments de vie et de travail : la MAGCP à Cajarc (46), Lieu-Commun à Toulouse (31) et l’AFIAC (Association fiacoise d’initiatives artistiques contemporaines) à Fiac (81). Ensemble, ils conçoivent une exposition à Cajarc (à visiter en extérieur) et Toulouse jusqu’au 23 mai ; des performances dans les alentours, en ville comme à la campagne, sur la même période ; un séminaire en pleine nature à Fiac à la mi-mai ; des rendez-vous en forêt pour une multitude d’événements bigarrés.

http://www.magcp.fr

 

Légendes :

De haut en bas :
• Johanne Mortgat, Les chevaux, photographie, 2020
• Chantier Draisines, Cajarc février 2021 ©Lola Barrett
• Rudy Dumas, Le paradis block, Performance, Frac Normandie Caen, 2020
• Axel Spagnol, Humain, dessin au stylo noir, 2020
• Lola barrett, La croisière s’est bien passée, installation sonore, 2021 ©Lola Barrett