L’ancien bistro de la rive gauche a changé de vocation voilà plus de 30 ans. Le Bijou, salle de concert et spectacle subventionnée mais de toujours indépendante, continue à mettre son grain de sel dans le quartier Croix-de-Pierre. Objectifs : nourrir les appétits de découverte et de convivialité, depuis la scène et autour de la table.
Ici on déguste depuis le 1er septembre… Le Bijou a choisi le lancement précoce de la saison 2021-2022, tant l’appétence pour les rencontres artistiques, les auditions publiques et les conférences-débats était grande au terme de deux années « covidesques » marquées par le yoyo des ouvertures puis des fermetures, des interdictions puis des restrictions. « Une saison, c’est 10 mois, rappelle Pascal Chauvet, le directeur et coprogrammateur de la salle avec son épouse Emma Chauvet. On n’a pas eu envie d’attendre, on a senti l’urgence du concert, celle des retrouvailles entre les artistes, les habitués, le public et nous. »

 

Le goût du « revenez-y »
Urgence, non pas précipitation : l’équipe veille à conserver le sel qui fait du Bijou, à Toulouse, un repère pour les habitants du quartier en journée et un incontournable pour la scène francophone en soirée. Alors c’est quoi son truc ? D’abord, un horaire précis même si tardif pour les concerts et les spectacles – 21h30 – qui permet de goûter à l’ambiance d’avant-concert autour d’un repas où se côtoient créateurs, organisateurs et spectateurs. Ensuite, une allure soutenue de quatre rendez-vous « coups de cœur » par semaine.

De la passion en salle et au resto
Ici tout est cuisiné sur place avec passion, programme comme assiettes. Et, comme « la saison qui s’annonce sera belle », le plateau soigne le menu : Zaza Fournier et son piano du 3 au 5 novembre, les lauréats du prix Nougaro autour de HYL le 19 novembre notamment. Certains invités ont fait leurs gammes et leurs armes au Bijou, tels que Simon Chouf qui bénéficie d’une carte blanche du 23 au 26 novembre. « On a également un artiste « fil rouge », Corentin Grellier, que le Bijou accompagne depuis une demi-dizaine d’années. Il intervient régulièrement en première partie de nombreuses soirées, notamment celle de Zaza Fournier, avant de proposer plus tard dans la saison son concert complet. »

D’un écrin faire un tremplin
La stratégie du coup de cœur partagé est un engagement au Bijou. Une signature même, qui rappelle celle apposée par Philippe Pagès lorsqu’il ouvre le lieu en 1989 et accueille avant leur reconnaissance Zebda, Têtes Raides, Thomas Fersen, Bénabar, Cali : se nourrir des découvertes glanées sur les terres de la francophonie à travers le monde et se laisser surprendre avant de partager son plaisir avec le public. « C’est ce qui fait que Le Bijou reste une pépite, quelque chose d’unique parce que travaillé de manière artisanale. » Emma et Pascal Chauvet ont placé leurs pas dans ceux de Philippe Pagès, après que celui-ci confie les clefs de la salle de concert-resto-bistro au couple en 2012. Ils ont permis l’éclosion grand public d’un Gauvain Sers ou d’un Manu Galure par exemple. « Pendant deux années, on était dans ses pantoufles, confie Pascal Chauvet dans un hommage à son prédécesseur. On a gardé le lieu, son état d’esprit et son visage, même si on y met notre patte depuis une dizaine d’années. » La base demeure avec, dans ce qui se voit, un Bijou qui se tournerait davantage vers la chanson francophone et, dans ce qui se voit moins, un Bijou qui davantage accompagnerait les artistes et partirait à la rencontre des habitants du quartier.
www.le-bijou.net

Légendes :
Yvette’s not dead – Rue Rouge – L’entrée de la salle de concert, au 123, avenue de Muret, Toulouse