Sur quoi repose le scénario RéPOS (Région à énergie positive) ?
Ce document est une feuille de route qui nous permet de mesurer les marches à gravir pour arriver à réduire de 40 % notre consommation d’énergie et développer les énergies renouvelables. Aujourd’hui, entre la production et la consommation, nous sommes à 19 %. Si l’on continuait sur cette tendance, en 2050, nous serions à 34 %, en tenant compte de l’augmentation très importante de la démographie. Or, nous voulons être à 100 %. Mais nous avons plein d’atouts, des gisements, des territoires très mobilisés.
Des évaluations régulières sont-elles prévues ?
Il y aura en effet un tableau de bord permanent. Tous les ans, les données fournies par les différents organismes, observatoires, qui nous ont permis de mettre en place ce scénario, seront analysées avec un point d’étape fixée en 2020.
Pour les transports, qu’avez-vous prévu ?
Sur la question mobilités, nous avons prévu une réduction assez drastique de 75 % de la consommation. Ça suppose d’avoir recours à des véhicules électriques, mais pas seulement. On a aussi beaucoup misé sur l’hydrogène et les biocarburants.
Le TGV, la création d’autoroutes ou leur élargissement sont-ils compatibles avec cet objectif ?
C’est sûr qu’il va falloir être cohérent dans toutes les politiques sectorielles. Pas uniquement sur les transports. Sur le développement économique, l’aménagement du territoire… Nous allons travailler sur la modification des usages, sur le transport collectif, le covoiturage, le développement des tiers-lieux sur lesquels nous comptons largement pour éviter des trajets domicile-travail. Airbus notamment s’intéresse beaucoup à cela.
On parle d’énergie positive, mais le concept de biodiversité positive a fait son apparition ; la végétalisation des villes est aussi un moyen de piéger le carbone et de performance énergétique. Est-il aussi dans le vocabulaire de la Région ?
Nous sommes en train de préfigurer une agence régionale de biodiversité qui verra le jour en 2018. Et effectivement, nous aurons à travailler sur l’atténuation et l’adaptation au changement climatique avec ce qu’on appelle la biodiversité positive, le biomimétisme mais aussi l’agroforesterie. Un des enjeux importants est, par exemple, de savoir comment concilier un parc éolien et son impact sur la biodiversité. L’agence sera donc un lieu où, avec l’ensemble des acteurs de la biodiversité, mais aussi des aménageurs, nous allons travailler à concilier ces enjeux.
Un gratte-ciel très symbolique, au nom de la Région, va être bâti à Toulouse. Or, s’il intègre une forêt en spirale, il ne sera pas à énergie positive. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
Oui, il y a encore des bâtiments qui se construisent, consommateurs d’énergie nucléaire ; nous sommes dans une transition. Nous avons créé une feuille de route, nous allons essayer de convaincre. Nous conditionnons déjà nos aides selon certains critères précis afin qu’il y ait de moins en moins de contradictions comme celle que vous pointez.
Propos recueillis par Fabrice Massé le 30/09/17.

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